U carnavale di Brandu : du 13 au 19 mars
Depuis une quinzaine d’années, le petit hameau capcorsin d’U Puretu fait son carnaval. Une volonté née d’une poignée d’habitants passionnés par les traditions ancestrales.
Un rituel, une tradition qui dépasse aujourd’hui les frontières du Cap Corse. En ce samedi de février le soleil est au rendez-vous, tout comme les spectateurs, massés sur la place du village du petit hameau d_’U Puretu_, qui attendent impatiemment le départ du cortège. Ils sont tous là, petits et grands, originaires du village et de la région bastiaise. « Nous ne manquons pas chaque année l’évènement, nous venons en famille de Bastia, c’est une belle fête pour les enfants et cela permet de remettre au goût du jour nos traditions » s’exclame un spectateur.
Un succès que l’on doit à l’associu di u Carnavale di Brandu, sa présidente Valérie Casalta ne peut que se réjouir de l’engouement pour ce rendez-vous désormais incontournable « Nous avons remarqué que les gens sont attachés aux traditions, beaucoup de personnes du village participent chaque année au carnaval, soit en se déguisant ou en nous prêtant main-forte, c’est devenu une fête populaire au-delà du village ».
Tradition ancestrale
Fête païenne qui célèbre la fin de l’hiver et l’arrivée du printemps, la tradition du carnaval est présente dans de nombreux pays du bassin méditerranéen et était vivace jadis en Corse. « Sur l’île, il se faisait dans de nombreux villages et villes, une fête païenne qui ne plaisait pas aux pouvoirs religieux et politiques. Ici, à Brandu, le carnaval s’est fait jusque dans les années 50 » souligne Jean-Yves Casalta, membre de l’associu di u Carnavale di Brandu. Afin de remettre au goût du jour la tradition, les membres de l’association ont fait un travail de recherche important. « Nous nous sommes appuyés sur des documents, nous avons remarqué des ressemblances entre le carnaval tel qu’il était fait en Corse avec des fêtes dans d’autres régions, par exemple en Sardaigne, en Occitanie ou dans d’autres régions d’Europe » poursuit Valérie Casalta.
À quelques minutes du départ du cortège, et à l’abri des regards, les acteurs du carnaval finissent de s’habiller. Enfants et adultes enfilent leur costume et leur masque en liège ou en courge, le but : ne pas être reconnus. « C’est un jeu, l’objectif est de taquiner les spectateurs sans être démasqué, nous les embêtons gentiment, nous les faisons rire ou peur parfois » souligne François, carnavalier et habitant du village.
Nombreux personnages
Les cloches de l’église retentissent, il est 15h. Sous les objectifs et les yeux émerveillés des enfants, le cortège festif aux sons des violons part de la petite église d’U Puretu, c’est parti pour un défilé qui mènera le carnaval dans les ruelles du hameau. Dans le cortège, une soixantaine d’ « acteurs » prêts à amuser les nombreux spectateurs avec des personnages emblématiques u pellicciaru, celui qui lance la farine sur les gens, symbole de fertilité, le maire, u prete vinaccia, u duttore ficcanasu, l’orchi, moitié-hommes, moitié animaux, a sposa et bien sûr u rè Rampuffu. « Chaque année, le roi représente une personnalité en lien avec l’actualité qui a fait parler de lui négativement, cette année nous avons choisi d’illustrer le roi par Donald Trump » souligne Valérie Casalta.
Après le défilé dans le village, le cortège est de retour sur la place de l’église d’U Puretu, c’est l’heure du mariage de Rampuffu. S’en suivra le bal, et à la tombée de la nuit a sentenza avec la traditionnelle mise au feu du roi, accompagnée en chanson par les villageois.
Une tradition à nouveau respectée avec ferveur dans le petit hameau capcorsin d’U Puretu. Et déjà, une impatience de se retrouver l’année prochaine. « À ùn antr’annu, à un’antr’annu o Carnavà ».
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