Beaumont le Roger - Jipé, le portraitiste de France
À 11 ans, il s'est retrouvé avec une caméra super 8 en mains. Il a filmé tout ce qu'il pouvait, avant de passer à la photographie. Aujourd'hui, il est Portraitiste de France.
Pour l'état civil, c'est Jean-Pierre. Mais les copains ne sont pas nombreux à l'appeler comme ça. Jipé, c'est plus convivial. Quand j'arrive, ce matin-là, chez lui, à la frontière de Beaumont le Roger, il m'attend, tout sourire. Une petite ardoise trône au milieu du studio. Dessus, il a écrit à la craie un petit mot qui met tout de suite à l'aise: Bienvenue Fred. Un petit café et nous aurons atteint le paroxysme de la détente. Et c'est important, la détente, quand on se fait tirer le portrait.
OBJECTIF CONFIANCE
Une photo, ça ne se fait pas comme ça. Il ne suffit pas de se pointer et de se poser devant l'objectif. Il y a tout un processus, en amont, pour établir ce lien de confiance indispensable, entre le photographe et son sujet. Alors on cause, on rit, on échange sur tout et n'importe quoi, on le partage, ce petit café, on grignote quelques friandises... Puis la séance va pouvoir commencer. Là encore, il faut passer le temps d'adaptation. Cette période nécessaire à l'acceptation du regard intransigeant du caillou sur nos petites frimousses.
UN CHAMPION
Il est portraitise de France, Jipé. Dans le village, on résume en disant qu'il est vice-champion de France du portrait. Jipé tempère: le portraitiste de France, ça veut juste de dire qu'il est un bon portraitiste. Quand on y regarde de plus près, c'est tout de même un peu plus poussé que ça. Le concours, qui a vu le jour au début des années 90, tend à braquer la lumière sur des portraitistes d'excellence. Des photographes qui sortent du lot, tant par leur créativité que par leur technique. Et Jipé, modestement, fait partie de ce cercle très fermé.
COLLECTIONNER LES SOUVENIRS
Cette passion pour l'image, c'est un des drames de sa vie qui l'y a amené, Jipé. Il a perdu son papa très jeune. Il avait 11 ans. Voilà qu'il hérite d'une caméra super 8. C'est là qu'il a commencé à fabriquer des souvenirs en filmant tout ce qu'il pouvait. De l'image qui bouge il est ensuite passé à la photo. Il a mitraillé, mitraillé, mitraillé. Pour collectionner les souvenirs et faire en sorte que les gens ne meurent jamais. Arrêter le temps, quoi.
- Jean-Pierre Copitet
5, rue du val Monnier
27170 Beaumont le Roger
02 32 46 85 49
06 03 46 11 72
www.copitet-photographe.com
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