Le dictionnaire amoureux de la Moselle : JOHNNY
Chaque matin, Nicolas Turon rend hommage à son département avec un texte drôle, tendre et complice, en forme de déclaration d’amour à la Moselle. Il choisit un emblème appartenant à l’histoire ou à l’actualité et le traite de manière décalée.
Il n’était pas encore cette icône rock absolue à la française, constituée à 90% de bourbon américain mais revenant avec un nouvel album chaque année, comme le Beaujolais, mais Johnny – notre Johnny Halliday – est bien passé par la Lorraine, avec ses godillots ou ses santiags, le temps de laisser quelques souvenirs impérissables aux Mosellans.
En 1964, d’abord, Jean-Philippe est appelé sous les drapeaux et va servir à Offenbourg, en Allemagne. Il effectue des manœuvres à Bitche où sa notoriété grandissante le précède lorsqu’il s’en va boire sa solde avec ses camarades au Vauban, les jours de permission. Il est dans sa période « Salut les copains » ; Johnny a déjà sorti des tubes comme Retiens la nuit ou Da Dou Ron Ron, il est suffisamment connu pour que ses visites au café provoquent des attroupements. Heureusement pour lui, le patron le protège, repoussant les fans au prétexte que « l’idole déjeune ». Notez que l'armée profite du passage dans ses rangs pour quinze mois de la célèbre recrue pour tourner des petits films de propagande à l'attention de la jeunesse, ainsi que quelques émissions de variétés réalisées en direct de la caserne. Johnny obtient l'autorisation de poursuivre ses enregistrements, à la condition qu'il pose en tenue militaire sur les pochettes de disques...