Charte de la laïcité à l'école : "il faut passer au 3e millénaire"
L'application de cette charte semble complexe dans les écoles publiques alsaciennes, où des cours d'enseignement religieux sont dispensés. Christian Moser, secrétaire régional UNSA-Éducation était l'invité de la rédaction. Il répondait aux questions de Mélanie Delaunay.
Vincent Peillon le ministre de l'Education nationale a présenté hier les 15 articles de cette charte de la laïcité, et il a confirmé qu'elle serait bien affichée dans les écoles publiques alsaciennes.
Sauf que deux articles (11 et 12) sont en contradiction avec le droit local : la neutralité du personnel et l'enseignement laïque.
Christian Moser se félicite de cette charte : "L'objectif, c'est de** faire de l'école l'endroit où se construisent les valeurs communes** , celle de laïcité, de la République, du vivre ensemble comme élève et comme citoyen". Il regrette qu'en Alsace et en Moselle, l'école soit le lieu d'une forme de communautarisme : "on sépare les élèves selon les convictions de leurs familles", le temps de cet enseignement religieux, ou de morale pour les enfants dispensés.
Le secrétaire régional de l'UNSA-Éducation pointe également une certaine pression sociale.
Un enseignement religieux en 25e heure
"Il faut passer au 3e millénaire, on ne demande pas la remise en cause du statut des religions en Alsace" insiste Christian Moser.
Il souligne une **érosion de l'enseignement religieux ** : seulement 30% des élèves y participent à Strasbourg, 40% dans la CUS.
Les 24 heures dévolues à l'école primaire doivent être du temps scolaire, **l'enseignement religieux devrait se faire en 25e heure ** préconise-t-il, "les élèves alsaciens et mosellans ont le droit d'avoir le même temps que les autres pour faire les programmes scolaires".