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Pipette, Puig-Aubert, le rugby à XV et à XIII

À retrouver dans l'émission
Hélène Legrais
Du lundi au vendredi à 07h25
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- Mis à jour le
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Du XV et du XIII, du rugby avec ce personnage. Son histoire par Hélène Legrais.

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Illustration © Getty - Peter Dazeley

Un rugbyman appelé Pipette … je suppose que c’est un surnom ?

A cause des cigarettes coupées en deux qu’il fumait les unes après les autres et qui lui seront pour finir fatales. 

Un surnom qui a rendu célèbre Puig-Aubert. En fait Aubert c’est son prénom, qu’on disait en second comme quand on fait l’appel à l’école ! Il est né le 24 mars 1925 en Allemagne où son père fait partie des troupes d’occupation prévues par le Traité de Versailles. A son retour au pays la famille Puig s’installe à Arles sur Tech puis Perpignan dans le quartier de la gare où elle ouvre un magasin d'alimentation. 

Le jeune Puig Aubert étudie à St Louis de Gonzague puis au Lycée Arago : le foot, le rugby, l’athlétisme (il est champion du Languedoc-Roussillon de saut à la perche), tennis de table. Repéré par Noël Brazès, il signe à l’USAP à 16 ans. Il remporte la coupe Frantz-Reichel avec l’équipe junior puis fait ses débuts en équipe première à 18 ans. Le 26 mars 1944, il remporte le Bouclier de Brennus avec l’USAP en battant l’Aviron Bayonnais. Le jeune arrière met le feu. Le quotidien sportif l’Auto titre à la une : « On attendait le torero Jean Dauger, on vit le prodige catalan Puig-Aubert »

Une grande carrière l’attend !

Sauf qu’à la Libération, le XIII, interdit par le régime de Vichy et Jep Pascot, renaît de ses cendres. Les dirigeants essaient d’attirer dans leurs équipes les meilleurs espoirs du XV.

Evidemment Puig-Aubert en intéresse plusieurs mais son père, Jean, lui-même membre de l’USAP, ne veut pas en entendre parler. Les treizistes vont alors utiliser la ruse … Le 12 novembre 1941 au matin, trois dirigeants de l’AS Carcassonne XIII profitent de l’absence de Jean Puig, parti à la chasse, pour rendre visite au jeune prodige. Ils lui proposent 150 000 francs et un emploi de représentant en vin et spiritueux. Puig Aubert vient de rater son bac, il saute sur l’occasion. Sa mère, inquiète pour l’avenir de son rejeton est aussi séduite. Le jeune homme part pour Carcassonne pour jouer l’après-midi même avec sa nouvelle équipe au stade Albert Domec. Quand son père rentre de la chasse, il découvre que son fils a disparu !

Et qu’est-ce qu’il fait ?

Il court à la gendarmerie porter plainte pour enlèvement d’enfant ; rappelons qu’Aubert a 19 ans et qu’il est donc encore mineur. Les gendarmes de Carcassonne, prévenus par leurs collègues perpignanais, foncent au stade où le match va commencer. Les dirigeants, malins, invitent les pandores à le regarder avant de récupérer le fuyard. Sans méfiance, ceux-ci acceptent. Puig-Aubert joue contre Béziers puis rentre avec eux à la maison paternelle. Pas pour longtemps. Le règlement est formel : tout quinziste jouant à XIII est radié par la fédération, tout retour en arrière est impossible. Jean Aubert est obligé de céder, il retire sa plainte et autorise son fils à porter officiellement le maillot de l’AS Carcassonne XIII. 

Le début d’une longue marche triomphale ponctuée de 5 titres de champions de France, avec Carcassonne puis le XIII Catalan. Puig Aubert est le principal artisan de la tournée victorieuse de l’équipe de France en Australie en 1951 avant de devenir vice-champion du monde avec les Bleus en 54. Il détient le record des points marqués pour le XIII de France grâce à sa botte magique. Désigné « champion des champions français » par le journal l’Equipe, il figure au temple de la renommée du rugby à XIII mondial en 1988.

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