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Comment est née la Foire Saint Martin à Perpignan ?

À retrouver dans l'émission
Hélène Legrais
Du lundi au vendredi à 07h25
De

C’est une foire agricole devenue fête foraine, la Saint Martin, son évolution, son passé par Hélène Legrais.

Illustration : Foire Saint Martin Perpignan
Illustration : Foire Saint Martin Perpignan © Maxppp - MICHEL CLEMENTZ. PHOTOPQR/L'INDEPENDANT/MAXPPP

C’est de saison, la Foire de la St Martin bat son plein … vous allez bien nous raconter son histoire.

C’est en 1759, un siècle pile après le Traité des Pyrénées, qu’est créée à Perpignan la foire franche de la St Martin. Le Roussillon est donc devenu français et l’idée est de favoriser l’exportation de sa production vers le Languedoc. A cet effet, toutes les transactions conclues dans les trois jours que dure la fête, autour du 11 novembre, date de la St Martin, sont franches c’est à dire libres de taxes. Au début du XIXe siècle, sous le Ier Empire, la foire envahit la Loge, la place de la cathédrale et l’actuelle place de la République. 

Les maquignons viennent en force car la foire, c’est l’occasion d’acheter le nouveau bœuf pour tirer la charrue, un nouveau cheval pour la jardinière. On y vend aussi les porcelets destinés à être engraissés puis sacrifiés pour les fêtes. Des cirques s’installent hors les murs, au faubourg Notre-Dame, là où se trouve la radio actuellement. 

Vers 1866, la foire de la St Martin connaît un passage à vide, moins de public, moins de forains. Mais en 1809, Bernard Arnaud, fraîchement élu maire de Perpignan, a commencé à planter des platanes sur un terrain appartenant à l’armée au pied des remparts, à l’est du Castillet. Les arbres ayant grandi, c’est sur ce mail, cette promenade des platanes qu’on transfère la foire en 1878. S’y installent les manèges et les attractions. Le carrousel de chevaux de bois est pris d’assaut par les enfants et les amoureux. On le fait tourner à la main jusqu’en 1892, date à laquelle apparaît le premier manège à vapeur.  

Mais à l’époque, la foire ne durait pas un mois comme aujourd’hui … 

A la Belle Epoque, la Foire se tient le jour même du 11 novembre et les deux dimanches l’encadrant. L’affluence est telle que la Compagnie des chemins de fer du Midi met en circulation des trains venant de Cerbère, Arles sur Tech, Villefranche de Conflent, le Barcarès, Rivesaltes et St Paul de Fenouillet. Le dernier train repart de Perpignan à minuit. On afflue de tout le département. A titre exceptionnel, les magasins perpignanais restent ouverts ces dimanches-là pour permettre aux forasters dont c’est parfois le seul voyage de l’année à la ville de faire leurs emplettes. Mais les riverains de la Promenade protestent : tout ce bruit, cette circulation … 

Une pétition circule et en 1962 la foire est déplacée à la Pépinière, un parc ombragé d’arbres qui se trouve alors avenue de Grande Bretagne. Pas pour longtemps : la construction d’un 2e pont sur la Têt, à l’ouest du pont Joffre, qu’on appellera Pont Neuf avant qu’il ne soit baptisé Arago, réduit l’espace comme peau de chagrin. A tel point que ça pose même des problèmes de sécurité et en 1975 le député-maire Paul Alduy menace carrément d’interdire la foire. 

Finalement, celle-ci trouve refuge en 1977 sur la route de Bompas, sur la rive gauche de la Têt, où, malgré les inquiétudes des forains, le public est toujours nombreux. Les proportions se sont juste inversées : la fête foraine prime et la foire aux affaires se limite au jour des camelots, le 11 novembre … des camelots qui reviennent enfin cette année !      

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