La Lorraine c'est beau comme... L'oeuvre de Belle Isle à Metz
Chaque jour Jérôme nous raconte ce qu'il trouve beau ou bon en Lorraine. Aujourd'hui, il file à Metz se poser sur la place de la Comédie et nous rappeler l'oeuvre d'un homme qui a vécu 30 ans à Metz et y a laissé une grande trace...
Le Maréchal de Belle Isle. Le nom ne vous dit peut être rien comme ça, et pourtant Metz lui doit une grande partie de sa beauté. Charles Louis Auguste Fouquet de Belle Isle, comme Belle Ile en Bretagne qui faisait partie des terres de cet aristocrate important du XVIIIe siècle. Un proche de la Marquise de Pompadour qui lui a passé bien des choses, y compris de n’être pas toujours une flèche dans les différentes campagnes militaires qu’il a pu mener pour Louis XV.
Gouverneur des Trois-Evêchés dont Metz est capitale
En 1727, il est nommé gouverneur des trois évêchés. A l’époque, le duché de Lorraine et de Bar n’est pas français, mais Metz Toul et Verdun le sont. La capitale est Metz. Quand Belle Isle s’y installe, elle est aussi capitale d’un point de vue militaire puisque Vauban l’a fortifiée à fond pour en faire ce qu’il a appelé « la clé du royaume ». Belle Isle va y résider 30 ans. Et c’est un homme de goût. Il faut dire qu’il descend de Nicolas Fouquet, l’homme qui a fait construire le sublime château de Vaux le Vicomte, le magnifique prélude du château de Versailles puisque c’est là qu’on commencé tout ceux qui devaient ériger la merveille de Louis XIV. A Metz, qu’il aime, et on le comprend, Belle Isle décide l'embellissement et des choses pratiques.
Création de la Place d'Armes, de la Place de la comédie...
Il fait aménager la place d’armes. Elle manque dans cette ville militaire qui a besoin d’un grand espace pour passer les troupes en revue. Il l’installe auprès de la Cathédrale. Il fait le ménage pour agrandir une place qui se trouvait déjà là mais qui était petite. On y perd une partie des cloitres de la cathédrale. Il fait aussi raser l’antique Hôtel des Treizs, l’ancêtre de la mairie, maison commune des paraiges qui ont glorieusement dirigé Metz. A la place est construit l’hôtel de ville d’aujourd’hui.
Sur la cathédrale, il fait ajouter un porche avec des colonnes qui étonnent, et pour tout dire, qui jure un peu sur les sculptures gothiques et qui sera détruit par Guillaume II pour un porche qui est toujours celui d’aujourd’hui et qui, sincèrement, est beaucoup plus seyant. C’est aussi au Maréchal de Belle Isle qu’on doit mon endroit préféré de Metz, la divine place de la Comédie qu’il fait aménager. Il y fait construire l’opéra théâtre, qui est d’ailleurs le plus ancien théâtre toujours en activité de France et le Palais de l’Intendance, devenu la Préfecture. Bref Metz lui doit beaucoup.
Même Nancy lui doit une part de son allure d'aujourd'hui...
Et si j’osais je vous dirais que Nancy lui doit beaucoup aussi. Quand Stanislas veut bâtir une place royale, Belle Isle, qui a droit de regard sur Nancy pour le militaire, interdit d’abattre les remparts anciens. On les garde donc, ce qui obligera a creuse ce bijou qu’est l’arc héré. C’est donc à Metz que Nancy doit l’un de ses éléments les plus célèbres. Quand on vous dit que les deux villes sont liées.