Ronchamp : François Mathey

Ça s'est passé près de chez vous, sur France Bleu Belfort-Montbéliard, on vous raconte ça tous les week ends, des histoires celle de Ronchamp aujourd'hui, Michel Brogniart bonjour, .  

Bonjour. 

Et de  François Mathey en particulier. Ronchamp oui, parce que François Mathey était un ronchampois.  

Qui est né en 1917, donc dans la ville où son père était médecin de la mine. Mais ce n'est pas dans ces domaines qu'il a été important pour la ville. C'est dans celui de l'art qu'il a fait carrière. En 1950, il a été nommé inspecteur des monuments historiques et avec la Commission diocésaine d'art sacré de Besançon, il a participé à l'utilisation des premiers vitraux d'art abstrait comme ceux de Fernand Léger, de Bazaine ou de Lemoine, qui se trouvent dans l'église du Sacré-Cœur à Audincourt. Et surtout, il a joué un rôle important dans la construction de Notre-Dame du Haut, la chapelle de Ronchamp, en aidant l'abbé Lodeur à convaincre Le Corbusier d'en concevoir les plans.  

On lui doit d'autres actions dans ce domaine? 

Ses positions dans ce domaine lui ont valu quelques inimitiés et du coup, il n'a pas tellement œuvré là. Mais il a fait une brillante carrière en entrant au Musée des arts décoratifs, dont il deviendra d'ailleurs conservateur. Il a organisé d'innombrables expositions de renommée mondiale. Il a également fait partie du groupe chargé de mettre sur pied le Centre national d'art et de culture Georges-Pompidou. Il est mort en 1993. 

Ah ouais? Et c'est donc grâce à lui que Ronchamp possède le monument le plus visité de Haute-Saône? 

Oui, grâce à lui, sans doute également au chapelain Paul Redha, qui a été le gardien de la chapelle de 1958 à sa mort en 2000. Durant quarante deux ans, cet homme a veillé sur l'œuvre de celui qu'il appelait familièrement Corbu. Il était immensément cultivé, doté d'une forte personnalité, pour ne pas dire un sale caractère. Je me souviens avoir accompagné un ami dessinateur qui devait en faire la caricature. On a frappé plusieurs fois à la porte de son logis, sans obtenir de réponse. Et puis on allait partir quand on a entendu une voix de stentor qui nous parvenait et qui nous a habité dans un langage que je qualifierais de fleuri, pour ne pas en dire plus à décamper. Et  à le laisser finir sa sieste. 

C'est très joliment raconté, mais vous vous êtes fait mettre dehors, tout simplement. Jean-François Mathey raconté à l' instant par Michel Brogniart, qui s'est donc fait virer. Merci Michel.  

A la semaine prochaine.