Garges-lès-Gonesse

On part tout de suite pour la banlieue nord de Paris, au sud-est du Val-d’Oise, à proximité de l’aéroport de Paris-le-Bourget, nous voici à Garges-lès-Gonesse, avec une orthographe un peu difficile pourquoi ?

En effet, pour celles et ceux qui n’y habitent pas, Garges-lès-Gonesse, n’est pas d’orthographe aisée. Garges-lès-Gonesse qui s’écrit donc g a r g e s, suivi d’un trait d’union, se poursuivant par lès, c’est une difficulté puisqu’ici lès correspond à une ancienne préposition signifiant « près de », une préposition qu’on ne rencontre pour ainsi dire que dans les nom de ville, les toponymes. En fait pour mieux expliquer cet archaïsme, il faut remonter au latin latus, qui signifiait « à côté de », qui se déclinait en latéris et qui a abouti après érosion phonétique à lès ou encore lez, et qui souvent a été confondu avec l’article défini pluriel. Par exemple Plessis-les-Tours désigne Plessis près de Tours et non pas Plessis qui serait munie de plusieurs tours… Pour revenir à Garges, avec un s, il s’agit sans doute du germanique Wardja, qui désignait dans cette langue la place de Garde. Au reste la ville avait pour nom Garges-en-France avant de devenir en 1941, Garges-lès-Gonesse.

Et c’est donc le moment de nous expliquer, Jean, d’où vient Gonesse avec un seul n et sans s à la fin, puisque ce n’est pas un pluriel, derrière lès

En fait, ce rattachement récent à Gonesse, s’explique par la proximité d’autres villes, on eut en effet Garges-lès-Saint-Denis ou Garges près Gonesse au Moyen Âge, et c’est en somme un retour à la proximité géographique qui fit choisir Garges-lès-Gonesse, Gonesse étant l’une des villes les plus proches dont l’origine se perd dans le latin Gaunissa. Pour le gentilé, de Garges-lès-Gonesse, on a heureusement simplifié, ce sont les Gargeois. Et pour les amateurs de jazz rendons un hommage à une grande chanteuse américaine qui vécut à Garges dans les années 1980, Dee Dee Bridgewater. Ah, c’est qu’on sait swinguer à Garges-lès-Gonesse