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Minuit Express. Épisode n°5 : Raison d’États.

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Juillet 1987, un étudiant béarnais de 22 ans est interpellé par la police Espagnole à Torremolinos, en Andalousie. Les Policiers le suspectent d’être un activiste œuvrant pour le compte de l’ETA militaire. 17 mois plus tard, son procès s’ouvre à Madrid.Thierry nous raconte l'affaire.

Jugement de Casabonne
Jugement de Casabonne © Getty

La parole est à l’accusation. La Procureure antiterroriste Carmen Tagle expose à la Cour ses convictions : à l’écouter, le jeune Palois est un membre actif d’ETA militaire. A Bordeaux, où il étudie la sociologie, Casabonne fait la connaissance d’un certain Inaki. Ce sympathisant basque, jamais retrouvé, lui remet une forte somme d’argent en cash. Pourquoi ? Pour louer un appartement, l’été suivant, dans le sud de l’Espagne et y installer le commando . Mais, le 5 juillet, Inès et Angel tombent entre les mains des Policiers à Saragosse. Leur véhicule est un véritable arsenal bourré d’explosifs. Le projet d’attentats en Andalousie tombe à l’eau. Mais, dans la poche d’Angel Hermosa, les enquêteurs découvrent un bout de papier indiquant le nom et l’adresse de Casabonne. Pour la Procureure, la boucle est bouclée sa thèse du jeune étudiant en vacances n’est qu’un leurre.

A son domicile de Bordeaux, les policiers ont découvert une lettre manuscrite écrite en langue Basque.  Écrite par Patxi Rementeria, un membre important d’ETA assigné en résidence au Cap Vert, la missive est adressée à Carmen Guisasola, une figure de l’organisation terroriste basque. Que fait ce courrier chez un jeune homme qui affirme ne rien connaître à ETA ? 

Pour le Procureur Madrilène, les coïncidences troublantes finissent par s’additionner au point d’en devenir des preuves. Contre Casabonne, elle requiert 7 ans de prison et une lourde amende. Contre Inès et Angel, l’accusation réclame 30 années de prison. La parole est à la défense : Me Gorostiza plaide la relaxe du jeune étudiant. Selon lui, ces multiples coïncidences sont purement fortuites. Le jeune béarnais connaît la cause Basque, comme tant d’autres. Mais pas au point d’en devenir un combattant armé..

Décembre 1988, Casabonne est jugé coupable d’avoir sciemment collaboré à ETA. Verdict : 6 ans de prison. Déçu, révolté, Il fait appel. Un an plus tard, la Cour Suprême rejette son recours. Fin du marathon. 

Mais, ses nombreux soutiens ne désarment pas. Le Chanteur Renaud, l’évêque d’Evreux, Mgr Gaillot et l’écrivain Christian Laborde lancent de nombreuses suppliques au 1er Ministre Michel Rocard. En pure perte. 

Abandonné par le Gouvernement de son pays, le jeune béarnais encaisse le coup. Il purgera la peine jusqu’à son dernier jour, sans grâce ni remise de peine, pour ne pas à voir à dire merci ! 10 ans après le célèbre film « MIDNIGHT EXPRESS », l’étudiant Casabonne aura vécu, à son tour, l’horreur des prisons espagnoles. 

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