L’opération B 52 - Air Cocaïne, épisode 3

Quatre jours durant, les dix trafiquants internationaux de cocaïne subissent interrogatoires, confrontations et perquisitions. Les enquêteurs des stups ne mâchent pas leur plaisir en leur annonçant qu’ils ont été la cible d’une opération de « livraison surveillée », une technique risquée mais terriblement efficace dans laquelle un policier infiltre le réseau de narcotrafiquants en jouant le rôle de la taupe. Endossant l’habit du fournisseur ou de l’acheteur de drogue, l’agent infiltré provoque la transaction, permettant ainsi à ses collègues d’interpeller acheteurs et vendeurs en flagrant délit, marchandise à la main. La preuve idéale en somme. Ce soir de novembre 2016, l’agent infiltré se prénommait faussement Diego. Lors des interpellations, il s’est subitement évaporé. Et pour cause. Il appartient à la grande maison. Huit mois durant, l’opération policière avait été rondement préparée. Elle a débuté en mars, en Floride dans la plus grande discrétion.

Une importante opération

Les policiers français de l’Office Central anti-stups, l’OCRTIS, sont alors sur les dents. Ces derniers temps, l’Europe est devenue une cible de choix pour les narcotrafiquants sud-américains désireux d’exporter leur cocaïne outre-Atlantique. La drogue arrive par la mer ou par les airs en grande quantité, souvent à raison d’une tonne, avant d’être écoulée par les réseaux criminels du vieux continent. Selon les superflics, les aéroports secondaires, en France et en Espagne, seraient l’une des portes d’entrées de la drogue sud-américaine. Le 14 mars 2016, le Bureau du Procureur de l’État de Floride, à Miami, alerte les autorités françaises. Selon ses informateurs, une organisation criminelle colombienne tente de livrer d’importantes quantités de cocaïne en métropole. Un certain Alejandro Velez doit se rendre à Bordeaux et à Biarritz afin de rencontrer des acheteurs potentiels. Il devient donc très urgent que la Police française infiltre ce réseau.