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Le G7 évite le recul des ambitions environnementales

Les États membres du G7 se sont positionnés sur de nombreux enjeux climatiques et environnementaux cette semaine, avec plus ou moins d'ambition et de consensus. Un moindre mal, compte tenu de la situation économique et géopolitique mondiale.

Gouvernance  |    |  F. Roussel
Le G7 évite le recul des ambitions environnementales

« Après trois jours de négociations intenses et constructives, nous sommes parvenus à un communiqué ministériel ambitieux qui évite toute régression par rapport aux engagements pris jusqu'à présent », se félicite la délégation française de retour de Turin (Italie) où se tenait le G7. Les ministres de l'Énergie et de l'Environnement de l'Allemagne, du Canada, des États-Unis, de la France, de l'Italie, du Japon et du Royaume-Uni, avec l'Union européenne, étaient réunis, les 29 et 30 avril, pour évoquer de nombreux sujets. Et dans un contexte géopolitique marqué par de nombreuses crises peu propices aux avancées environnementales, la France se dit satisfaite sur plusieurs dossiers, notamment sur le plastique, la biodiversité, l'eau et l'économie circulaire. Alors que le climat et la réduction des énergies fossiles ont une nouvelle fois eu du mal à susciter un consensus ambitieux.

L'économie circulaire en bonne place

En effet, dans les engagements signés par les membres du G7 (1) dans la section environnement de leur déclaration, l'économie circulaire occupe la première place. La concomitance de la réunion du G7 avec les négociations internationales sur le Traité plastique n'y est pas étrangère. Le G7 s'est d'ailleurs positionné pour une réduction de la production de polymères plastiques primaires à l'échelon mondial. Mais il a aussi pris, pour la première fois, des dispositions sur le textile et la mode en s'engageant à élaborer d'ici à fin 2024 un programme volontaire commun sur ce sujet.

Pour la présidence italienne, le thème de l'économie des ressources était une priorité. Il transparait dans de nombreux engagements, plus particulièrement sur la question des minéraux critiques. Le G7 s'engage ainsi à « promouvoir et intensifier » le recyclage et la récupération des minéraux et matières premières critiques « d'une manière respectueuse de l'environnement et très efficace » et à prendre des mesures « pour établir une chaîne d'approvisionnement diversifiée en matière de technologies d'énergie propre ».

Un G7 qui donne le LA

Les positions des sept États vont influencer un calendrier de fin d'année riche de rendez-vous mondiaux. Ces réunions du G7 présentent en effet l'intérêt de donner le pouls et le ton de la position des principales économies mondiales en amont des grandes séquences de négociations sur les enjeux globaux. « On est dans une année 2024 qui est particulièrement chargée et particulièrement cruciale puisque c'est une année de triple COP de Rio », rappelle l'entourage du ministre de l'Environnement, Christophe Béchu. À noter dans le calendrier : le G20 sous présidence brésilienne, début octobre, à Rio, puis la COP 16 sur la biodiversité, qui aura lieu fin octobre à Cali (Colombie) ; la COP 29 sur le climat, à Bakou (Azerbaïdjan) au mois de novembre, et la COP 16 sur la désertification, qui se tiendra en Arabie saoudite en décembre.
Biodiversité : objectif Nice 2025

En matière de biodiversité, les membres du G7 veulent mettre rapidement en œuvre les engagements internationaux du Cadre mondial Kunming-Montréal adopté en décembre 2022. Une déclaration spécifique sur l'Accord sur la conservation et l'utilisation durable des ressources biologiques marines dans les zones situées au-delà de la juridiction nationale (Accord BBNJ) a d'ailleurs été adoptée. « Tous les membres du G7, y compris les États-Unis - non-Partie à la convention sur la diversité biologique -, s'engagent à accélérer la mise en œuvre de l'ensemble du Cadre mondial pour la biodiversité et envoie un message d'urgence particulier sur l'atteinte des engagements financiers arrivant à échéance en 2025 », fait remarquer avec satisfaction la délégation française.

La France attendait beaucoup du G7 sur ce point, espérant « embarquer un maximum de pays dans un calendrier de ratification ambitieux ». Ce traité doit en effet être ratifié par 60 pays pour entrer en vigueur. Quatre l'ont fait : la République des Palaos, le Chili, le Belize et les Seychelles. La France a engagé sa ratification et espère pouvoir annoncer l'entrée en vigueur de l'accord en juin 2025 lors de la troisième Conférence des Nations unies sur l'océan, qui se tiendra à Nice.

Une coalition de l'eau et un hub de l'adaptation

Sur le sujet de l'eau, le G7 souligne la nécessité de préserver la ressource en termes de qualité et de quantité face aux menaces des effets du changement climatique. Afin d'apporter une réponse à ce défi, les ministres ont décidé d'établir pour la première fois une « Coalition du G7 pour l'eau » afin d'élaborer des positions concertées entre les membres du G7 en préparation des grandes échéances multilatérales. Avec cette coalition, le G7 souhaite « catalyser les ambitions » et intégrer l'eau « de manière percutante et cohérente » dans l'agenda politique mondial. L'occasion leur sera donnée lors du prochain One Water Summit organisé par la France et le Kazakhstan à New York, au mois de septembre prochain.

Une seconde initiative commune est lancée sur le sujet de l'adaptation aux changements climatiques - la « G7 Adaptation Accelerator Hub » - visant à promouvoir les partenariats entre les pays du G7 et les pays en développement, pour accélérer la mise en œuvre des plans nationaux d'adaptation de ces derniers.

Climat : la difficile sortie du charbon

Concernant le climat, il était question de poser des jalons ambitieux, de montrer l'exemple en quelque sorte, après les petites avancées de la COP 28 de Dubaï. Ainsi, le G7 reprend à son compte les objectifs actés à cette occasion, à savoir tripler les énergies renouvelables et doubler l'efficacité énergétique en 2030. Pour la première fois, la déclaration met l'accent sur la nécessité de renforcer la flexibilité du système énergétique, notamment grâce à l'effacement et au stockage, et de s'engager à contribuer à un objectif mondial de 1 500 gigawatts de capacité de stockage en 2030.

S'agissant de la sortie progressive du charbon, les engagements sont décevants. La France et le Royaume-Uni espéraient convaincre sur un calendrier aussi proche que possible de l'arrêt prévu en France en 2027, ou au moins calqué sur les demandes de l'AIE, soit 2030 pour les pays de l'OCDE. Mais finalement, le G7 s'engage sur une « élimination progressive de la production actuelle d'électricité au charbon au cours de la première moitié des années 2030 ». Ce qui, pour l'ONG Climat Action Network, est « non seulement inadéquat, mais démontre également un manque abject d'urgence ». L'association 350.org fait toutefois remarquer que c'est une avancée importante pour le Japon, seul pays du G7 à ne pas avoir encore fixé de date de sortie du charbon.

Concernant la section sur l'abandon des combustibles fossiles en général, les associations font également part de leur découragement. « Au lieu de détailler des plans et des voies claires pour réduire la dépendance au pétrole et au gaz, la déclaration repose sur des intentions abstraites et des technologies dangereuses et non éprouvées telles que le CCUS, l'énergie nucléaire et la technologie de fusion. » Le G7 a en effet consacré un paragraphe pour chacune d'entre elles, montrant ainsi l'intérêt croissant que ces sept États leur portent.

1. Télécharger la déclaration du G7 d'avril 2024
https://www.actu-environnement.com/media/pdf/news-44008-declaration-G7-avril-2024.pdf

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