Elles concernent actuellement plus de 2 milliards de personnes dans le monde, auxquelles il faut ajouter plus d’un autre milliard qui les a eues ou va les avoir. Mais les règles sont encore considérées comme un sujet tabou dans de nombreuses régions et sont synonymes de honte, de déscolarisation, mais aussi d’injustices économiques.

Dans les pays occidentaux, cela fait une dizaine d’années seulement qu’elles se sont invitées dans le débat public. Et l’arrivée des réseaux sociaux y est pour beaucoup. En 2015, la poétesse canadienne Rupi Kaur avait mis le sujet sur le devant de la scène en publiant une photo d’elle, pantalon et drap de lit tachés de sang menstruel. L’année d’après, c’est la nageuse chinoise Fu Yuanhui qui faisait sensation : elle avait justifié sa contre-performance au 4 x 100 mètres aux Jeux olympiques de Rio par l’arrivée de ses règles, ouvrant un débat longtemps considéré comme anecdotique.

Une véritable question de santé publique

Responsables de symptômes variés allant de sautes d’humeur aux crampes abdominales, en passant par des maux de dos ou de tête, sans parler des douleurs liées à l’endométriose (une maladie chronique qui touche une femme sur dix), les menstruations sont une véritable question de santé publique. Certains pays, comme l’Espagne, ont instauré un congé menstruel. D’autres, comme l’Écosse, permettent un accès gratuit aux protections périodiques.

Cette infographie est parue dans l’édition du 11 avril de l’hebdomadaire hambourgeois Die Zeit, alors qu’est présentée jusqu’au 6 octobre 2024, au musée européen de la Culture, à Berlin, une exposition sur les menstruations. Elle renseigne à la fois sur le cycle menstruel théorique, qui dure entre vingt-cinq et trente-cinq jours, sur l’évolution de sa perception ainsi que sur les principales protections périodiques utilisées en Allemagne.