Quand Melissa, 35 ans, se masturbe, elle conclut parfois ce moment de plaisir solitaire par un rituel étonnant : l’examen d’un étrange graphique, aux allures d’électrocardiogramme ou de sismogramme.

Il s’agit en réalité des données fournies par son vibromasseur. Ce modèle, baptisé Lioness, mesure son niveau d’excitation et transmet les informations à l’application associée.

Les capteurs intégrés dans le sextoy suivent les mouvements de son plancher pelvien, et l’appli produit ensuite un graphique retraçant chaque contraction et relâchement involontaires de ses muscles pelviens, sous forme de creux et de pics. Melissa l’utilise généralement en association avec d’autres stimulateurs clitoridiens, pour comparer les orgasmes obtenus avec chacun.

Une vie 100 % optimisée

“Le Lioness me sert surtout à recueillir des données”, explique la jeune femme, qui a demandé à n’être désignée que par son prénom, par souci de confidentialité. C’est d’ailleurs le seul appareil connecté de cette jeune chargée de projet dans l’événementiel, qui ne possède ni Apple Watch ni Fitbit. Elle apprécie pourtant d’“avoir des informations quantifiables pour apprendre [à mieux se connaître]”.

Que ce soit pour compter nos pas – parfois jusqu’à l’obsession – ou suivre la rétrospective de nos goûts musicaux effectuée par Spotify en fin d’année, la technologie est de plus en plus présente dans nos vies, épiant le moindre aspect du quotidien.

Appliqués à l’orgasme féminin, ces outils pourraient permettre de percer les mystères d’un phénomène qui laisse encore perplexe un certain nombre de scientifiques. Certaines femmes se tournent également vers ces sextoys connectés pour faire face aux bouleversements intimes liés à la ménopause ou au syndrome des ovaires polykystiques, par exemple.

D’autres analysent les données fournies par ces appareils pour évaluer l’influence de certains aliments ou médicaments sur leur désir – et cherchent le moyen d’optimiser leurs orgasmes à l’aide de ces jouets connectés équipés d’une fonctionnalité Bluetooth, dans l’espoir qu’ils les aideront à mieux comprendre leur corps.

Des objets de “sexpérimentation”

“Ce sont des objets de ‘sexpérimentation’, qui permettent de tester des choses en solo ou à plusieurs – les effets de la caféine sur les orgasmes, par exemple, ou ceux de l’alcool, du CBD, du stress, entre autres”, explique Anna Lee, directrice et cofondatrice de l’entreprise Lioness.

Liz Klinger et elle ont lancé leur entreprise il y a environ huit ans, avec