Billie Eilish n’est pas contente. Dans une lettre ouverte publiée la semaine dernière, la chanteuse se joint à 200 collègues artistes, paroliers et producteurs, dont Elvis Costello et Nicki Minaj, ainsi que les héritiers de Bob Marley et de Frank Sinatra, pour appeler les fleurons de Big Tech à un usage raisonnable de l’intelligence artificielle et à cesser leur “assaut contre la créativité humaine”, qui “enfreint et dévalue les droits des artistes”. Bref, à lire le magazine Billboard, leur collectif, Artist Rights Alliance, n’a rien contre l’apport des chatbots à la création musicale, mais s’inquiète du sabotage pratiqué par certains développeurs et nombre de plateformes.

La profusion de talents visibles aux derniers Grammys, comme le milliard de dollars de recettes de la star Taylor Swift, confirme que le business de la musique, au contraire de celui des médias, a fort bien résisté à l’ère numérique. Mais une nouvelle ère commence avec l’essor de l’IA, capable de produire à volonté des avatars de créations humaines, en reproduisant des voix connues, des rythmes si proches des œuvres originales qu’ils concurrencent les artistes et diluent leurs droits d’auteur. Les artistes se rebiffent parce que la loi les protège très mal.

Selon l’ ABA Journal, la revue des avocats américains, les experts ne s’entendent toujours pas sur l’effet des algorithmes sur la propriété intellectuelle. L’IA se contente-t-elle d’extrapoler à partir d’un morceau existant ? Les robots produisent-ils des plagiats ou des hommages innocents, des pastiches et des parodies d’œuv