“Ma cible principale dans l’auditoire, aujourd’hui, c’étaient mes collègues d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine.” La déclaration du ministre des Affaires étrangères ukrainien, peu après l’Assemblée générale de l’ONU tenue le 23 février, “est révélatrice”, décrypte le magazine Foreign Policy. Deux ans après le début de l’invasion russe de son pays, Dmytro Kuleba cherchait à “gagner le soutien des pays du Sud global”, courtisés par Moscou, et, surtout, “à s’aventurer au-delà du Conseil de sécurité”.

Car l’organe, chargé d’assurer la paix et la sécurité internationale depuis sa création, en 1945, “se trouve dans une impasse”, alerte la revue américaine. Ses quinze membres, dont cinq permanents dotés d’un pouvoir de veto (États-Unis, Russie, Chine, France et Royaume-Uni), peinent de plus en plus à s’accorder. En témoigne la formulation des résolutions, ces textes contraignants censés refléter une volonté commune. Difficile, par exemple, d’obtenir l’aval de Washington, le principal allié d’Israël, pour accorder aux Palestiniens l’adhésion pleine et entière à l’ONU. Même constat au sujet de la guerre en Ukraine : la présence d’un représentant russe autour de la table rend impossible la condamnation sans équivoque de l’agression… russe.

Un “personnage non joueur” de jeu vidéo

“Par le passé, lors de la crise