“Il y a de fortes chances pour que l’extrême droite soit, pour la première fois, en mesure d’influencer le programme politique européen”, s’alarmait Politico en février. À l’approche des élections européennes, qui auront lieu du 6 au 9 juin, plusieurs sondages prédisent une arrivée massive d’eurodéputés d’extrême droite au Parlement européen.

Interrogé par le média américain, Simon Hix, professeur de politique comparée à l’Institut universitaire européen, prédit par exemple une augmentation de 40 sièges dans les rangs du groupe d’extrême droite Identité et démocratie (ID), qui abrite notamment Alternative pour l’Allemagne (AfD) et le Rassemblement national. “Il compterait alors 98 eurodéputés et prendrait la place des libéraux [groupe Renew Europe] en tant que troisième groupe au Parlement européen”, analyse Politico.

Un quart des sièges au Parlement

Simon Hix prévoit également l’arrivée de 18 eurodéputés dans le groupe des Conservateurs et réformistes européens (ECR), qui regroupe notamment le parti de la dirigeante italienne Giorgia Meloni, Fratelli d’Italia, et des membres du parti polonais Droit et Justice (PiS). S’ils s’allient, ces deux groupes pourraient réunir 180 députés, soit un quart des sièges du Parlement européen. Et leur arrivée en force risque d’affecter la politique de l’Union européenne sur de nombreux sujets, comme le Green Deal ou encore l’immigration.

Mais pour ce faire, encore faut-il que tous ces eurodéputés s’entendent dans l’hémicycle, ce qui est pour l’heure loin d’être gagné. Le 21 mai, le Rassemblement national a notamment annoncé ne plus vouloir siéger aux côtés de son partenaire allemand, l’AfD, après les propos révisionnistes tenus par l’eurodéputé Maximilian Krah dans le quotidien italien La Repubblica.