Présentation des six premiers lauréats de l’appel à projets "100 % inclusion – La fabrique de la remobilisation" dans le cadre du Plan d’investissement dans les compétences

Mardi 6 novembre 2018, Muriel Pénicaud, ministre du Travail, accompagnée de Jean-Marie Marx, Haut-commissaire aux compétences et à l’inclusion par l’emploi, et d’Éric Kayser, Président du jury, a dévoilé le nom des premiers lauréats de l’appel à projets « 100 % inclusion – La fabrique de la remobilisation », lancé le 4 juin 2018, dans le cadre du Plan d’investissement dans les compétences.

L’appel à projets 100 % inclusion a pour objectif de promouvoir les projets les plus innovants en matière d’inclusion des personnes les plus vulnérables et d’expérimenter de nouvelles approches pour remobiliser, accompagner, développer et valoriser les compétences de ces publics. Une priorité est mise sur les quartiers de la politique de la ville, les zones rurales enclavées et les territoires d’outre-mer.

La première vague de l’appel à projets 100% inclusion a permis de recueillir 18 projets et de sélectionner les six premiers lauréats qui vont conduire leur expérimentation durant 3 ans. Lire le communiqué de presse.

Liste des lauréats :
  1. Projet « Audace » de Campus Vitamine T. L’objectif est de créer 7 « hubs » visant la remobilisation et l’accompagnement vers l’emploi de 1 000 jeunes et demandeurs d’emploi en grande difficulté, via des parcours construits autour de 3 composantes clés : la confiance en soi, la citoyenneté et la mise en situation professionnelle.
  2. Projet « Étincelle » de la Fondation des apprentis d’Auteuil. L’objectif est d’étendre deux dispositifs de remobilisation et d’accompagnement des jeunes en difficulté d’insertion sociale et professionnelle, le dispositif BOOST et le dispositif SKOLA à 18 nouveaux territoires (5 000 bénéficiaires) et engager une démarche de design thinking pour les améliorer.
  3. Projet « 12 parcours pour 4 territoires apprenants » de la Ligue de l’enseignement. L’objectif est de proposer 12 parcours intégrés, depuis le repérage et l’adhésion des publics cibles jusqu’à l’acquisition et la reconnaissance de compétences formelles et informelles via la production « d’écosystèmes d’Open Badges », en lien avec les besoins des acteurs économiques sur 4 territoires d’expérimentation.
  4. Projet « Programme des coachs d’insertion professionnelle par le sport » porté par Fais-nous rêver, l’Agence pour l’éducation par le sport (Apels). L’objectif est de former à l’accompagnement vers l’emploi des coachs sportifs afin qu’ils puissent accompagner des jeunes issus des quartiers politiques de la ville éloignés de l’emploi (3 000 bénéficiaires), en tirant profit du sport pour développer des savoir-être professionnels, préparer au monde de l’entreprise et mobiliser vers l’emploi.
  5. Projet « Pas de quartier pour l’échec » de Panorama études formation conseil. L’objectif est d’amplifier le dispositif « Cuisine Mode d’emploi », qui consiste à proposer des parcours de formation aux métiers de la restauration aux publics éloignés de l’emploi. Le programme vise également à créer des offres de formation itinérantes dans les territoires ruraux et isolés pour intégrer des publics plus vulnérables (400 bénéficiaires pour les deux actions sur 3 ans).
  6. Projet « La main, le cœur, la tête » de Humando. L’objectif est de mettre en place deux plateformes proposant une offre intégrée de services permettant à plus de 1 000 personnes vulnérables un accès rapide à des situations de travail, une diversité d’emploi et des activités et projets à impact social (culturels, sportifs) donnant lieu à une reconnaissance des compétences acquises.

Consulter le document de présentation des lauréats.

Cet appel à projets permet de proposer des parcours intégrés visant à :

  • repérer et remobiliser des publics « invisibles » pour les institutions publiques ;
  • maintenir l’engagement des bénéficiaires dans la conception et tout au long du parcours, y compris, si cela s’avère nécessaire, via des offres de solutions de mobilité, et au moyen d’outils et de méthodologie adaptées (stratégies dites « bas de la pyramide » pour l’inclusion des plus fragiles, etc) ;
  • stimuler la prise d’initiative, l’envie de la réussite et la capacité de leadership des bénéficiaires ;
  • tirer profit d’une diversité de situations d’apprentissage (par le sport, la culture, l’engagement civique ou solidaire, la création d’activité, etc.) et de modalités pédagogiques (enseignement de pair à pair, outils numériques etc.) pour assurer la montée en compétences des bénéficiaires et leurs accès à l’emploi ou à l’activité durable, par des voies qui leur soient adaptées.

À travers la création de coopérations originales entre acteurs d’un territoire, il a vocation à encourager l’expérimentation d’initiatives publiques et privées par itérations successives dans une logique de test, d’analyse et d’amélioration rapide. Les nouveaux outils et pratiques développés seront évalués et « passés à l’échelle » s’ils sont performants.

Les porteurs de projet qui ont répondu ont été sélectionnés selon une procédure innovante, qui s’est déroulée en 3 étapes

  1. Un comité des bénéficiaires, qui rassemble des personnes appartenant aux publics cibles du Plan d’Investissement dans les Compétences, donne son avis sur les projets candidats.
  2. Un comité de sélection, composé de personnalités qualifiées, opère un classement des projets candidats sur la base des dossiers de candidature, des avis émis (avis du comité des bénéficiaires et avis de l’autorité de l’État compétente sur au moins un des territoires d’expérimentation) et, le cas échéant, de l’audition des porteurs.
  3. Un comité d’engagement, présidé par la ministre et composé de représentants de l’État, décide des projets lauréats à partir des recommandations du comité de sélection.

Ces 3 étapes de sélection se sont tenues pour la première vague le 3, 8 et 12 Octobre 2018 et ont abouti à la sélection des 6 projets lauréats. Trois autres vagues de sélection sont prévues en janvier, juin et novembre 2019.

La démarche qui consiste à associer de potentiels bénéficiaires de dispositifs à la sélection des actions dans le cadre d’un appel à projets est inédite pour le ministère du travail, raison pour laquelle elle mérite d’être mise en valeur.
L’organisation de ce comité permet de recueillir un point de vue intéressant, complémentaire à celui du comité des personnalités qualifiées, puisqu’il repose sur l’expérience que les volontaires du comité des bénéficiaires ont du système d’insertion.
La volonté d’associer les bénéficiaires est particulièrement importante dans le cadre de cet appel à projets. En effet, une des exigences du cahier des charges est que les projets candidats associent les bénéficiaires à la construction et l’évolution de leur dispositif, dans une démarche de co-construction. L’État s’applique la même exigence en associant de potentiels bénéficiaires à l’analyse et à la sélection des projets.

Le comité des bénéficiaires regroupe 10 à 25 personnes volontaires représentatives des publics cibles du Plan d’investissement dans les compétences (âges, parcours professionnels et parcours de vie variés, issues de différents territoires, situations différenciées vis-à-vis du handicap, etc).

Après un temps de constitution du groupe, le comité se voit présenter les différents projets candidats. Il émet un avis global sur l’ensemble des projets puis produit une analyse plus précise de chacun d’entre eux qui peut aller jusqu’à des recommandations pour l’amélioration de l’action.
Dans le cadre du comité des bénéficiaires du 3 octobre 2018, le groupe était composé de 13 personnes, 8 hommes et 9 femmes, habitants en Île-de-France et en région Grand-Est, parmi lesquelles 9 personnes en recherche d’emploi et 2 en insertion par l’activité économique (IAE) et dont 3 personnes étaient en situation de handicap.

L’avis du comité des bénéficiaires sur chacun des dossiers a été transmis au comité de sélection, qui l’a pris en compte pour juger des projets. Le comité des bénéficiaires a également fait part de recommandations plus transverses, traduisant les éléments ayant une particulière importance à ses yeux, notamment : l’importance du collectif des pairs dans l’accompagnement vers l’emploi ; l’importance des canaux de diffusion de l’information pour faire connaître les opportunités que représentent ces dispositifs au plus grand nombre ; l’importance de l’accessibilité de ces dispositifs à tous (quelque soit son âge, son genre, en situation de handicap ou non, etc.).