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« Les open spaces altèrent notre concentration mais aussi la qualité de nos interactions »

Le traitement du bruit en entreprise et des temps de récupération des salariés par le décloisonnement des espaces de travail est inapproprié, explique le neuroscientifique Gaëtan de Lavilléon, dans une tribune au « Monde ».

Publié le 13 octobre 2019 à 06h00, modifié le 14 octobre 2019 à 17h36 Temps de Lecture 3 min.

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« L’insatisfaction des salariés en open space viendrait à 25 % du bruit, qui arrive en tête des nuisances citées. » « L’insatisfaction des salariés en open space viendrait à 25 % du bruit, qui arrive en tête des nuisances citées. »

Tribune. Selon une étude récente conduite par l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS), l’insatisfaction des salariés en open space viendrait à 25 % du bruit, qui arrive en tête des nuisances citées. Et pour cause. Bien que notre cerveau soit un organe extrêmement puissant, notre attention, qui lui permet de traiter en priorité les informations les plus pertinentes, demeure très fragile : au moindre bruit, elle peut se retrouver « capturée », nous conduisant à changer d’activité en permanence – toutes les trois minutes en moyenne selon les conclusions d’une étude publiée en 2004 par deux chercheurs de l’Université de Californie.

D’après l’auteur de l’étude de l’INRS, l’acousticien Jacques Châtillon, « la gêne ressentie est surtout liée aux conversations intelligibles qui empêchent de se concentrer sur autre chose ». La preuve, s’il en est, des limites rencontrées par le décloisonnement des espaces de travail.

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Pire, et c’est pour le moins contre-intuitif, deux chercheurs de la Harvard Business School ont montré qu’en passant de bureaux fermés à des espaces ouverts, les salariés de plusieurs entreprises ont vu leurs échanges en face à face chuter de près de… 70 % ! Voilà donc une triple peine pour les salariés comme pour les organisations : les open spaces provoquent davantage de nuisances, altèrent notre concentration, mais aussi la qualité de nos interactions.

Sieste ou activité sportive

L’ambition originelle était pourtant louable : favoriser les échanges et la collaboration en décloisonnant l’espace. Malheureusement, cette transformation a été effectuée au détriment de la concentration des individus. Il est donc nécessaire de réinventer des espaces de travail pour concilier les activités propices à la collaboration et à la concentration de chacun.

Dans la région bordelaise, une équipe de courtiers – confrontée au bruit et à une promiscuité nécessaire à leur activité – a opté pour un espace de travail partagé circulaire favorisant une circulation immédiate des informations visuelles et sonores entre les salariés. Dans le même temps, à proximité immédiate, ont été également installées des cabines acoustiques leur permettant de s’isoler, afin de pouvoir « sortir du flux ».

Cet exemple d’aménagement a permis de répondre par l’espace à des besoins importants de collaboration, tout en facilitant la concentration lorsque celle-ci était nécessaire. De plus, pour faire face à une activité extrêmement soutenue tout au long de l’année, des espaces dédiés à la récupération ont également été pensés, avec des ressources pour se détendre, faire une sieste ou avoir une activité sportive.

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