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Vol de cocaïne au "36" : une garde à vue prolongée, 20.000 euros saisis et des interrogations

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La garde à vue du policier soupçonné d'avoir dérobé 53 kilos de cocaïne au siège de la PJ à Paris a été prolongée. 20.000 euros ont été saisis et son épouse est également entendue par les enquêteurs. A Perpignan on se demande comment ce policier irréprochable jusque-là a pu être aussi naïf.

Le 36 quai des Orfèvres, siège de la Police judiciaire à Paris
Le 36 quai des Orfèvres, siège de la Police judiciaire à Paris © Maxppp

Au troisième jour de sa garde à vue, lundi, le policier des Stups' soupçonné d'avoir volé 52 kg de cocaïne au siège de la police judiciaire parisienne, nie en bloc et la précieuse poudre blanche demeure introuvable. Ce policier "bien noté" de 34 ans, père de famille, en poste depuis quelques années à la brigade des stupéfiants, continue de nier farouchement les faits qui lui sont reprochés.

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20.000 euros en liquide saisis

Les perquisitions à Paris et Perpignan ont permis de mettre la main sur près de 20.000 euros en espèces, dont une grande partie se trouvait dans un sac à dos porté par le suspect au moment de son interpellation samedi sur le parking d'Auchan à Perpignan.

Peu enclin aux confidences, le suspect a toutefois affirmé aux policiers de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) avoir gagné cet argent en jouant à des jeux en ligne . Plusieurs téléphones portables et des ordinateurs ont été saisis et confiés à des enquêteurs spécialisés dans les investigations financières et techniques, afin de vérifier notamment ces déclarations et de savoir avec qui il était en lien depuis son départ de Paris. L'épouse du policier est également entendue comme témoin , il s'agit de savoir notamment si elle était au courant des agissements de son mari et de clarifier l'origine du patrimoine familial.

La garde à vue du suspect, dans les locaux de la "police des polices" du XIIe arrondissement de Paris, a été prolongée lundi au-delà de 48 heures. L'IGPN cherche toujours à déterminer s'il y a eu d'éventuelles complicités internes ou externes . Mais surtout, il s'agit de retrouver rapidement ces 52,6 kg de cocaïne estimés à plus de deux millions à la revente.

Lundi après-midi, la drogue semblait s'être "volatilisée dans la nature". Selon des sources policières, la drogue ne "serait pas sur le marché". La cocaïne était entreposée au 36 Quai des Orfèvres, dans une salle des scellés où s'est rendu le brigadier "sous des prétextes futiles" avant le vol perpétré dans la nuit du 24 au 25 juillet. Cette nuit-là, il avait été vu ressortir du "36" par une femme policier planton, avec des sacs pleins à ras bord.

"Il n'y a rien de logique dans cette histoire."

Un ancien collègue du policier à Perpignan

Un mode opératoire qui intrigue les policiers, tant le brigadier était bien placé pour savoir qu'il serait facile de retrouver la trace de celui qui s'emparerait de drogues placées sous scellés. Un mode opératoire qui intrigue aussi beaucoup ses anciens collègues du commissariat de Perpignan . "Depuis le début il n'y a rien de logique dans cette histoire". Cette réflexion entendue dans la bouche d'un policier perpignanais traduit plutôt bien l'incompréhension qui règne dans les couloirs du commissariat. "Surprenant tellement c'est gros " ajoute un autre. "Si c'est bien lui comment a-t-il pu penser échapper à la justice ?"

Beaucoup s'interrogent également sur les éventuelles motivations du policier. Certains l'ont croisé il y a quelques années lors de sa formation et se souviennent d'un garcon studieux et discret. Un homme aux excellents états de services. Il faut dire qu'on ne rentre pas à la brigade des stups comme ça,** il faut passer des tests psychologiques ** et les candidats sont soumis à  une étude appronfondie de leur personnalité.

"Je souhaite que les méthodes soient passées au crible."

Bernard Cazeneuve, ministre de l'intérieur

Un audit de sécurité avait été réalisé à la demande du préfet de police, à la suite de la mise en examen au printemps de deux policiers soupçonnés d'avoir violé une Canadienne dans les locaux du "36". "Les préconisations de l'audit sont en train d'être mises en oeuvre pour permettre de répondre au plus vite au problèmes de sécurité dans l'accès aux locaux" explique un enquêteur. "Sept caméras de surveillance devaient d'ailleurs être installées à l'automne au '36', dont une à l'entrée de la salle des scellés où est entreposée notamment la drogue" .

Le ministre de l'Intérieur a annoncé lundi avoir demandé à l'IGPN un audit "rigoureux et approfondi" de la brigade des Stups. "Au-delà des accès, je souhaite que les méthodes, les pratiques professionnelles soient passées au crible" * , a expliqué Bernard Cazeneuve pour qui "de tels actes ne doivent plus être possibles".*

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